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6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 05:00

 

 

  

 

Et tu entendras le bruit de l'eau
Sophie JOMAIN

Harlequin (&H) - 2019
Ebook (epub) - 187 pages

 

 

 

 

  

 

Marion Verrier est Fendie Miller. Ou plutôt Fendie Miller est Marion Verrier. Elle ne sait plus trop... Est-elle vraiment devenue cette journaliste assoiffée de scoops que plus rien n'émerveille ? Poussée à bout, Marion craque et décide de s'échapper en baie de Somme. Un bungalow cosy perdu dans la nature pour se retrouver et réfléchir à ce qu'elle va faire de sa vie, voilà tout ce à quoi elle aspire. Mais, au "Bruit de l'eau", Marion découvre qu'elle n'est pas aussi seule qu'elle le pensait ; quelqu'un d'autre a choisi l'écolodge pour s'isoler du monde. Un homme, mystérieux et solitaire, que le destin n'aura de cesse de remettre sur sa route.

 

 

Pour le coup, quand j'ai tiré au sort Et tu entendras le bruit de l'eau de ma Red Book Jar pour la session rouge du Challenge Bookineurs en Couleurs, j'ai vraiment été contente : les livres de Sophie JOMAIN sont toujours l'occasion de passer un joli moment.

 

De l'auteure, j'ai surtout lu deux de ses sagas bit-lit : Felicity Atcock et Les Étoiles de Noss Head. Si j'ai eu l'occasion de lire d'autres de ses romances plus contemporaines, je ne m'attendais pas à découvrir avec Et tu entendras le bruit de l'eau un récit aussi doux. Non pas que son humour m'a manqué mais j'ai trouvé l'histoire de Marion et Ben très ressourçante.

Le contexte professionnelle de Marion m'a particulièrement parlé. Sans être journaliste, j'ai retrouvé dans ce qu'elle vivait dans son travail ce que je viens de traverser dans le mien : le sabotage du management, la perte de sens au travail, le milieu qui ne nous rend plus fières et finalement la démotivation. C'est clairement difficile de prendre du recul sur ce genre de situation et ces vacances "forcées" sont aussi là pour se poser les bonnes questions et aller là où il nous semble juste d'aller. Je me suis donc retrouvée dans ses remises en question, sa volonté de prendre soin d'elle et son envie de retourner vers un milieu professionnel plus sain. Si j'ai été très heureuse de son happy end professionnel, j'attend encore le mien ;)

Je ne me reconnais pas forcément dans le côté célibattante fuyant toute relation de Marion mais son attache envers Ben alors qu'il est clair qu'il ne faudrait pas, tant il n'est pas prêt à rouvrir son cœur, m'a fait écho. Je ne sais pas si l'on passe toutes par ce genre de relation à sens unique mais pour le coup, ça m'a beaucoup parlé de la voir espérer quelque chose qui semble impossible et d'essayer de ne pas tomber amoureuse (alors que dans son cas, c'est déjà trop tard). J'ai donc trouvé intéressant la manière dont tout se délie même si je ne suis pas certaine que ce genre de remise en question arrive dans la vraie vie...

J'ai également beaucoup apprécié la vision critique de notre société que défend Sophie JOMAIN dans son roman. J'ai aimé les thématiques engagées qu'elle aborde, qui passent malheureusement souvent inaperçues. L'air de rien, elle nous sensibilise et nous force à nous poser les bonnes questions sur ces thèmes pas vraiment sexy. Franchement, ça fait du bien de trouver ça dans une romance !

 

J'ai aimé le fait que, dans un premier temps, Marion semble a des années lumières de ma propre vie : avec son indépendance financière assumée, sa vie à cent à l'heure et son refus de s'attacher... il a été difficile pour moi de me reconnaitre en elle dans un premier temps. J'ai d'autant plus apprécié apprendre à la connaître en la voyant se poser et se retrouver lors de ses vacances au "Bruit de l'eau". J'ai aimé qu'elle choisisse un endroit où on ne l'attendait pas et que ce soit le prétexte pour elle de renouer avec ce qu'elle vraiment faire. J'ai trouvé sa transformation aussi douce qu'inspirante. J'ai également aimé son lien à sa famille, aussi pudique que présent, et leur manière de traverser ensemble les épreuves de la vie.

Ben m'a un peu moins séduite mais je pense que c'est aussi parce qu'on le côtoie de plus loin et qu'il en parait donc plus stéréotypé. Il m'a un peu saoulée dans ses contradictions (mais je pense que c'est aussi parce qu'il m'a rappelé quelqu'un ;D). Je l'ai trouvé assez frustrant comme personnage, tant il est fermé et qu'il ne se remet pas en question pour enfin avancer. Pour le coup, une thérapie lui aurait sûrement fait du bien.

 

Cela faisait un bon moment que je n'avais pas lu de roman de Sophie JOMAIN et je suis ravie de renouer avec son univers via Et tu entendras le bruit de l'eau. J'ai aimé le côté à la fois doux et dynamique de cette histoire et son ton plutôt sérieux. Je trouve que la narration laisse vraiment la place à ses personnages tant et si bien que l'on oublie rapidement que ce n'est qu'une histoire. Forcément, les parallèles que j'ai pu faire avec ma propre vie m'ont particulièrement parlés : bref, aujourd'hui, je travaille pour avoir un Happy End à l'image de celui de Marion ;)

Une histoire qui a tout d'une vraie

 

 

[les +] Des remises en question saines, des thématiques engagées

[les -] Un Ben un peu frustrant (mais qu'on aime bien quand même)

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Amazon Publishing (Montlake)

Challenge Bookineurs en Couleurs #6.6 : Rouge

Challenge gourmand #20 : Pâtisseries

 

 

Du même auteur :

 Cherche jeune femme avisée  D'un commun accord  Quand la nuit devient jour   Pamphlet contre un vampire 
 Felicity Atcock  tome 1 : Les anges mordent aussi  tome 2 : Les anges ont la dent dure  tome 3 : Les anges sont de mauvais poil

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4 mai 2024 6 04 /05 /mai /2024 05:00

 

 

 

 

  

La Citadelle des Ténèbres
Les Seigneurs de l'Ombre, tome 1

Gena SHOWALTER

Harlequin - 2020
Ebook (epub) - 292 pages

 

 

 

 

 

 

Une nuit noire. Une nuit noyée de neige et de brouillard. Et, éclairée par quelques rares rayons de lune, une masse sombre et inquiétante : un sinistre château que même les oiseaux évitent. Depuis sa plus tendre enfance, Ashlyn Darrow est harcelée par des voix surgies du passé. Des voix qui lui restituent inlassablement d'anciennes conversations et qui, jour après jour, ont transformé sa vie en cauchemar. Prête à tout pour se libérer de ce don maléfique qui l'empêche de vivre comme tout le monde, elle se rend à Budapest pour rencontrer des spécialistes en la matière, des êtres étranges dotés, dit-on, de singuliers pouvoirs. Mais à peine arrivée dans l'antique château perdu au cœur de la forêt où ils mènent leurs travaux, elle tombe éperdument amoureuse de Maddox, le plus dangereux d'entre eux - un homme aussi séduisant qu'inquiétant - que ses pairs disent immortel et habité d'un dangereux démon. Et peu à peu, au mépris de la raison et de sa sécurité, incapable de résister à la fièvre dévorante qui la pousse vers cet homme maudit, Ashlyn se laisse emporter par la passion. Une passion qui la rapproche dangereusement de la terrible preuve d'amour qu'elle va devoir fournir.

 

 

Bizarrement, j'ai eu une sorte de mauvais présentiment en tirant au sort La Citadelle des Ombres de ma Red Book Jar pour cette session rouge du Challenge Bookineurs en Couleurs. Même si, sur le coup, je ne l'avais pas associé à ces titres, j'avais pourtant plutôt apprécié sa saga Chroniques de Zombieland. Mais là, je ne sais pas, ça sentait la bit-lit à plein nez et j'avais peur que ce soit à la fois dégoulinant de sentimentalité et vulgaire. Bingo, c'est exactement ce qui ressort de ma lecture !

 

Au fond, le sujet est plutôt sympa' : j'ai bien aimé l'idée de ces guerriers qui se retrouvent à héberger dans leur corps des démons en punition de la mauvaise blague qu'ils ont voulu jouer à Pandore. J'ai trouvé intéressant la manière dont chaque "maux" se personnifie au contact de son hôte. De même, j'ai bien aimé ce côté plus mythologique, d'autant plus que je ne l'avais pas encore rencontré en bit-lit mais j'ai tout autant  trouvé assez agréable de renouer avec la notion de chasseurs : certes, c'est du déjà-vu mais ça fait aussi du bien de retrouver des éléments familiers. J'ai également apprécié le côté surnaturel du don d'Ashlyn même si son exploitation m'a laissée un peu de marbre : je ne l'ai pas toujours trouvé très crédible, notamment dans les réactions de la jeune femme suite à leur "retour" après plusieurs jours de silence.

Vraiment, c'est la romance qui m'a agacée tant elle est cliché. L'amour au premier regard, c'est beau, mais quand c'est possessif, ce n'est pas romantique, c'est malsain. De même, cette sacralisation de la virginité d'Ashlyn m'a saoulée : certes, il ne faut pas coucher avec le premier venu, mais ce n'est pas parce que l'on a déjà eu des amants que l'on est "impure". Ça m'a d'autant plus fait râler que, pour autant, ça ne les empêche pas de se sauter dessus dès que possible. J'ai trouvé les échanges entre Ashlyn et Maddox, particulièrement cul-cul et mielleux : clairement, ce n'est pas ce genre de relation qui me fait rêver. Alors, quand Maddox l'appelle sa "femelle", ça me dépasse complètement : oui, bien sûr,  c'est un vieux monsieur qui a vu défiler les siècles et qui est retiré de la civilisation depuis quasiment autant de temps, mais bon... ses compagnons pourraient lui dire qu'on ne parle plus des femmes comme ça aujourd'hui. Bref, tout ça pour dire que cette vision d'une romance sous le signe de la pureté et de l'appartenance m'a fait l'effet d'une douche froide tant c'est daté.

De même, j'ai été assez insensible aux différents rebondissements que je n'ai pas toujours trouvés très crédibles. En soit, ils ne sont pas inintéressants, tant ils donnent un peu de relief à cette romance mais j'ai eu du mal à y croire, notamment en ce qui concerne les évasions d'Ashlyn (alors qu'elle est malade) ou encore la levée de la malédiction. C'est clairement trop gros pour être vrai.

 

Ashlyn m'a prodigieusement agacée par sa naïveté utilisée sans complexe pour cacher certains traits un peu sexy de sa personnalité, ayant l'effet inverse de la rendre assez vulgaire (je pense notamment à son innocence face à l'utilisation des "panoplies" qu'elle achète en douce). C'est d'autant plus dommage que son don pourrait faire d'elle une héroïne un peu badass et indépendante, sans oublier qu'elle est plutôt touchante par son empathie et son sens du sacrifice.

Maddox ne m'a pas vraiment fait plus d'effet : certes, il a tout du bel homme mais ses manières de macho d'un autre âge m'ont pas mal refroidie tout comme son côté possessif. Alors, c'est sûr que ça peut aller avec l'image des dieux de l'Antiquité qu'il à pu côtoyer mais clairement, ce n'est pas ce dont j'ai envie aujourd'hui. 

En soit, j'ai plutôt bien aimé les liens existants entre les guerriers forcés à s'entraider pour cohabiter avec leurs démons. J'ai trouvé leurs relations intéressantes, entre l'amitié et la fraternité. Pour le coup, je serai plutôt curieuse d'en apprendre davantage sur eux.

 

Franchement, même si cela fait plusieurs années maintenant que j'ai lu Chroniques de Zombieland, je ne pense pas que les éléments qui m'avaient fait apprécier cette série soit présents dans La Citadelle des Ténèbres. J'ai trouvé que l'histoire avançait trop vite, plus par manque de consistance que par dynamisme effréné, et que la narration manquait profondément de modernité pour un livre des années 2000. J'ai le tome 3 dans la bibliothèque familiale et, si je décide un jour de le lire, j'espère que la lecture en sera plus agréable.

Une romance qui manque de modernité.

 

 

[les +] Un contexte alléchant.

[les -] Une romance assez datée qui ne parait pas franchement saine, des rebondissements peu crédibles.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Bookineurs en couleurs #6.6 : Rouge 

 

 

Du même auteur :
 Chroniques de Zombieland  tome 1 : Alice au pays des zombies  tome 2 : Alice et le miroir des maléfices  tome 3 : La reine des zombies  tome 4 : Zombie party

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7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 05:00

 

 

 

 

 

Sur le fil du coeur
Théo LEMATTRE

Editions Montlake - 2019
Ebook (Epub) - 271 pages

 

 

 

 

 

 

 

Constance et Weaver, étudiants, sont amenés à travailler en binôme au sein du même stage. Le problème ? Ils se détestent, ou du moins ils en sont persuadés. Désormais contraints de se côtoyer chaque jour, les deux jeunes gens vont devoir apprendre à surpasser leur rivalité pour mieux s'entraider. Alors qu'un rapprochement semble se dessiner entre eux, un événement les amène à se perdre de vue. Cinq ans plus tard, ils se retrouvent par un curieux hasard. 

Parviendront-ils à se donner une chance de renouer le fil de leur destin ?

 

 

Une fois n'est pas coutume, je ne me suis pas faite de Book Jar pour la session Beige et Marron du Challenge Bookineurs en Couleurs. Pour tout vous dire, j'étais même carrément à la bourre puisque c'est mon seul livre lu pour cette session et qu'il a été fini le dernier jour du challenge. Alors, pour cette fois, je me suis contentée d'un tirage au sort en partant de ma PAL d'une précédente saison. Au final, j'étais contente de découvrir ce titre, étant plutôt curieuse de voir ce qu'il se cachait derrière.

 

J'ai été assez surprise de trouver une romance, même si le titre le laissait présager, ce genre étant plutôt rare chez les auteurs masculins. L'étonnement a été d'autant plus grand que je m'attendais encore moins à découvrir Constance et Weaver sur les bancs de la fac. J'ai trouvé leur première rencontre plutôt épique et déconcertante, tant ils se détestent au premier regard. C'est rare d'avoir autant d'animosité pour quelqu'un et cela devient rapidement malaisant tant les conséquences sont importantes : si les coups portés bien bas peuvent être amusants, ils deviennent rapidement consternants. Je ne pense pas que ce soit forcément une preuve d'immaturité, puisque Constance et Weaver le sont parfaitement sur d'autres sujets, mais c'est clairement une preuve de manque de professionnalisme.

J'ai aimé la construction du roman en deux parties qui permet de leur donner une seconde chance pour apprendre à s'apprécier et bien plus. J'ai trouvé intéressant la première partie où les coups bas laissent peu à peu de l'espace à une entente cordiale qui laisse deviner d'autres envies non nommées ou non assumées. J'ai aimé la manière dont une incompréhension vient rompre le charme laissant place à un silence de plusieurs années. J'ai trouvé très agréable la manière dont la deuxième partie leur permet de renouer sur de meilleures bases, en laissant le passé de côté et le temps de mieux apprendre à se connaître en vivant ensemble des aventures... déconcertantes.

J'ai bien apprécié la place qui est faite à l'entourage de Constance dans ce roman : si la famille de la jeune femme n'est pas très présente, j'ai aimé la famille de cœur qu'elle s'est construite notamment auprès de Madame Poshenko. La relation entre ces deux-là fait chaud au cœur, tant elle est basée sur la bienveillance et le respect du silence. J'ai aimé aussi le fait que son cercle amical nous rappelle que ce n'est pas parce que l'on est entouré que l'on n'est pas seul : les amitiés sont souvent complexes et, mal choisies, peuvent faire beaucoup de mal. Dans Ça commence aujourd'hui (oui, oui, chacun ses références), une des psychologues disait qu'en se mettant en couple, on prenait un risque conscient d'être trahi un jour, mais que cela était inenvisageable dans les amitiés, ce qui rend les déconvenues encore plus douloureuses qu'une peine de cœur. Pour le coup, je trouve que cela s'illustre plutôt bien dans ses déceptions avec Mélanie même si l'on ne peut pas proprement parler de trahison.

 

Constance m'a beaucoup plu et je me suis plutôt reconnue en elle. Je trouve qu'elle prouve plutôt bien le fait que la colère peut prendre le dessus sur la bienveillance naturelle et lui faire faire des choses qui ne lui ressemblent pas tellement. Je pense qu'on a tous connu des situations où les mots dépassaient nos pensées même si, dans Sur le fil du coeur, cela prend des proportions inquiétantes. J'ai aimé son énergie et sa manière de prendre soin des autres bien qu'elle s'oublie parfois.

Weaver m'a moins plu mais je pense que c'est également dû au fait qu'on ne le côtoie pas autant que Constance : du coup, ses réactions nous paraissent excessives sans réellement avoir une idée de ce qui peut se cacher derrière. Au final, il est plutôt touchant ce qui m'a fait encore plus regretter de ne pas le suivre davantage.

 

C'était le premier livre de Théo LEMATTRE que je lisais et j'ai trouvé cette lecture très agréable. Ce qu'il vaut mieux puisqu'il me reste deux de ses livres dans ma PAL ;) Si l'histoire est plutôt classique, j'en ai apprécié le dynamisme qui en fait une lecture rapide et amusante. Tout ne m'a pas paru très crédible mais cela ne m'a pas empêché de passer un bon moment. Le ton est énergique, bon enfant et va résolument de l'avant.

Une romance agréable.

 

 

[les +] De l'humour, une Madame Poshenko pépite, un ton dynamique.
[les -] Un Weaver laissé de côté.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Amazon Publishing (Montlake)

Challenge Bookineurs en Couleurs #6.5 : Beige et Marron

Challenge gourmand #20 : Pâtisseries

 

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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 05:00

 

    

 

 


Compter les Oiseaux, Compter les Chapeaux
Christine THEPOT-GAYON

Autoéditions2022
ebook (epub) - 165 pages

 

 

 

 

 

 

Louis Duponvallet vit seul. Il bénéficie d'aides à domicile pour son quotidien. Louis Duponvallet ne sort pas de chez lui, jamais ; il ne peut pas. Louis Duponvallet a des troubles obsessionnels compulsifs. La vie qui passe, c'est du temps qui s'écoule pour lui. Il essaie juste d'y trouver une place, tel un équilibriste. Louis est déficient mental. Et puis un jour...

Une jeune fille emménage au-dessus de chez lui. C'est Svetlana Kotov. Elle a des troubles obsessionnels compulsifs. Elle ne parle plus. Ils vont se reconnaître et fusionneront pour ne devenir qu'un... Il y a aussi le père de Svetlana, qui tremble toujours pour elle, et il y a un tuteur...

 

 

Je me suis lancée dans ce livre avec curiosité, sans réellement palper ce que j'allais y découvrir. Bien sûr, le résumé nous met en garde contre des évènements sombres mais je ne voyais pas très bien où ça allait nous mener et, concrètement, mon intuition n'allait pas du tout vers ce type de rebondissements.

 

J'ai, de suite, bien accroché à l'histoire et à ses personnages. J'ai toujours eu une affection particulière pour les gens différents qui ont beaucoup à nous apprendre sur le monde qui nous entoure mais, avant tout, sur nous-même. J'ai trouvé assez réconfortantes les routines qu'on leur découvre et leurs peurs. J'ai aimé leur manière de vivre comme des adultes alors que Louis et Svetlana ne sont encore que des enfants. Et, plus que tout, l'évidence de leur rencontre et leur amour "pur". J'ai aimé la simplicité des premiers chapitres qui reflète parfaitement la douceur du bonheur.

J'ai trouvé le tournant sombre assez brutal. Si l'on sent que quelque chose se prépare, je ne m'attendais pas forcément à ce que cela aille aussi loin. J'ai aimé la complexité de cette seconde intrigue qui boucle avec intelligence les liens entre les différents personnages. Plus que tout, j'ai apprécié que certaines thématiques taboues soient abordées : je ne pense pas avoir déjà lu un livre qui abordait ce sujet sous cet angle (celui de Nadia) et j'ai trouvé cela bien. Il n'y a pas de culpabilité ou de jugement dans la narration et j'espère que cela pourra aider les personnes vivant quelque chose de similaire.

J'ai été profondément attristée par la fin. Même si tous les éléments étaient là depuis de nombreuses pages, je ne voulais pas imaginer que cela puisse se finir ainsi. Même si c'est plutôt "juste", j'ai encore un peu de mal à croire que cela n'aurait pas pu être différent.

 

Louis et Svetlana m'ont beaucoup plu. J'ai aimé leur tendresse enfantine et la manière dont tous leurs sentiments sont décuplés. Toutes les petites choses anodines de notre quotidien prennent vraiment une saveur particulière, beaucoup plus chargée de sens avec eux. Tous les deux ressemblent à des petits moineaux tombés de leur nid et on a inévitablement envie de les protéger : j'ai trouvé leur fragilité assez envoûtante.

De même, Louise et Sacha m'ont également beaucoup touchée par les sacrifices qu'ils font pour leur proche. On sent réellement que toute leur vie leur est dédiée et qu'ils vivent dans l'inquiétude de ce qu'ils pourraient ne pas réussir à prévoir ou à maîtriser. J'ai aimé le bonheur sincère de Louise pour son frère et me suis reconnue dans la retenue de Sacha envers l'ami de sa fille. 

Par contre, j'ai été gênée par le nombre de personnages dans l'histoire et notamment leur introduction que je n'ai pas toujours trouvée claire. Si l'on côtoie peu de personnages, j'ai eu du mal à comprendre qui était qui et quel était son rôle dans l'histoire. Cela a particulièrement été le cas avec Nadia et sa famille dont je n'ai pas tout de suite perçu le lien avec Svetlana et Louis.

 

C'était la première fois que je lisais un roman de Christine THEPOT-GAYON et j'ai vraiment passé un bon moment. Même si la narration est assez neutre, même sur les passages délicats, j'ai trouvé que son écriture était pleine de bienveillance. J'ai aimé l'absence de jugement, permettant aux lecteurs de se faire leur propre avis mais aussi de ne pas stigmatiser les handicaps décrits dans Compter les Oiseaux, Compter les Chapeaux. Si habituellement, j'aime bien quand les auteurs appuient l'anormalité de certaines situations, j'ai ici beaucoup apprécié la pudeur respectée de Nadia pour la reconstruction de sa famille. Pour le coup, ça tombe sous le sens que "c'est mal" et je pense que cela permet aussi de ne pas ajouter une certaine culpabilité aux victimes en les laissant faire comme il leur est nécessaire.

Un livre qui fait grandir.

 

[les +] Une romance atypique, un cadre bienveillant et déculpabilisant les victimes.

[les -] Des introductions de personnages pas toujours claires.

 

 

Lu dans le cadre de :

 

Service Presse - Christine THEPOT-GAYON (Simplement Pro)
Challenge gourmand #20 : Pâtisseries

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19 décembre 2023 2 19 /12 /décembre /2023 06:00


 

 

 

 

Rappelle-moi de te détester
Victoria ARABADZIC

Harlequin  (&H) - 2022
ebook (epub) - 343 pages

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui aime bien... donne des envies de meurtre !

En une fraction de seconde, toute la vie que Camila avait planifiée s'est écroulée.
Exit le fiancé parfait... qui se révèle être un menteur et un manipulateur.
Exit son entrée en tant que jeune avocate dans le cabinet de son père... où travaille son ex.
Exit l'emménagement à deux dans l'appartement payé par papa.

Alors, Camila prend - pour une fois - une décision un peu folle : rejoindre sa jumelle, qui a quitté le domicile familial pour se libérer du contrôle paternel, à Los Angeles pour y passer ses vacances. Sur place, elle découvre que sa sœur s'est plutôt bien débrouillée : elle vit dans une splendide villa, en coloc avec les deux acteurs stars d'une série fantastique pour adolescents. Mais si Romeo, le copain de sa sœur l'accueille chaleureusement, c'est tout le contraire pour Adam. Le grand brun tatoué ne cache pas son mécontentement et va même jusqu'à déployer toute son énergie pour essayer de la faire partir. Mais Camila voit clair dans son jeu : ses attaques ne sont que l'expression d'un homme qui souffre. Et lorsqu'elle le surprend en train de se droguer elle comprend... Adam est toxicomane.

 

 

C'est une nouvelle fois grace à ma Grey Book Jar que j'ai sorti ce livre de ma PAL dans le cadre de la nouvelle session grise du Challenge Bookineurs en Couleurs. Je dois dire que je n'ai pas franchement été ravie en tirant ce titre : de Victoria ARABADZIC, je n'ai lu que Out Of Control qui ne m'avait pas franchement séduite par son côté tantôt too much tantôt pas assez et, surtout, par sa manière de régler tous les problèmes par le sexe. La bonne nouvelle, du coup, c'est que ça me permettait de faire sortir ce livre de ma PAL, ce que j'aurais eu probablement beaucoup de mal à faire par moi-même au vu de mes préjugés.

 

Cela dit, je dois reconnaitre que la thématique de Rappelle-moi de te détester avait tout pour me plaire : dès qu'il s'agit de romance mettant en scène des célébrités, la midinette en moi se réveille ! Je me suis inventée tellement d'histoires de ce genre adolescente que, forcément, ça fait échos à de bons vieux souvenirs. La base est là, mais je dois dire que j'ai été moins fan du côté hollywoodien qui rend un peu tout excessif et parfois un peu contradictoire : le côté "vivons cachés à la vue de tous" me dépasse un peu. Je n'ai pas franchement cette mentalité-là, alors je ne me suis pas vraiment reconnue dans le choix des personnages de s'exposer autant tout en regrettant d'être harcelés par les médias.

J'ai plutôt apprécié la manière dont sont abordées les addictions d'Adam. Je n'y connais pas grand chose et ne saurais donc dire si c'est crédible ou non, mais j'ai apprécié l'absence de jugement face à cette dépendance. Je crois, peut-être à tord, qu'on a tous des failles et que potentiellement l'on pourrait tomber dans ce genre de processus si l'on perdait pied. J'imagine que lorsque l'autodestruction passe par quelque chose qui nous fait du bien, c'est d'autant plus difficile d'en échapper... J'ai trouvé intéressant la manière dont cette addiction est abordée dans ce roman tout en laissant la part belle à la romance : certes, il faut jouer avec mais ce n'est pas le cœur de l'histoire. 

Outre ces éléments, j'ai trouvé cette romance plutôt classique avec son jeu du chat et de la souris, bien que celui-ci dure assez longtemps au final. L'attraction entre Camila et Adam est plutôt jolie à voir même si elle est parfois tellement forte, qu'elle à un effet contraire, presque violent. Je pense que cette impression est d'autant plus importante que Camila n'est pas vraiment reine de sa propre vie, tant ses décisions ont jusqu'à présent été influencées par son père ou son fiancé. C'est donc assez chouette de la voir s'émanciper même si pour cela elle doit en passer par une relation compliquée, voire souffrante, avec Adam : c'est triste à dire, mais parfois il faut en passer par là pour comprendre réellement ce que l'on veut.

 

Camila a beau être sympathie et empathique, je n'ai pas vraiment accroché au personnage. Même si c'est un peu compliqué pour moi de le reconnaître, je pense que l'on se ressemble beaucoup dans notre manière de laisser trop de place à nos proches dans notre vie, en nous reposant sur eux pour prendre des décisions ou en jouant les infirmières dans nos couples. Cette mise en miroir de mes "défauts" à certainement joué sur ma sympathie pour elle : ce n'est jamais agréable d'être confronté à nos propres problèmes ;) Cela dit, même si ses vacances chez sa soeur ont tout d'une fuite en avant, je l'ai trouvée très courageuse de prendre cette décision et de s'écouter alors que ses "mentors" font tout pour la faire changer d'avis.

De même, j'ai eu assez peu d'atomes crochus avec Adam tant il est difficile de se reconnaitre en lui, notamment à cause de son addiction. Je pense que le fait qu'il ne soit pas "sain" m'a beaucoup freinée et que, même si la conclusion est jolie, j'ai continué de le regarder avec méfiance en me demandant si ses bonnes résolutions allaient tenir. Clairement, j'en ai un peu marre des bad boys et je trouve dommage que les livres mettent aussi peu en scène des gentils garçons, nous poussant parfois à idéaliser des histoires d'amour bien souvent destructrices dans la vraie vie.

Jessica et Romeo m'ont davantage plu : je les ai trouvés en accord avec eux-mêmes et j'ai apprécié les voir mener leur vie comme ils l'entendent en assumant les conséquences. J'ai aimé leur punch et leur bonne humeur contagieuse. 

 

Si le dynamisme de Rappelle-moi de te détester m'a plu et et que j'ai globalement passé un bon moment avec ce roman, je ne suis pas certaine que je m'en souviendrais longtemps. Au final, même si l'histoire est riche en rebondissements, je l'ai trouvée un peu plate : ça traine en longueur et le "je t'aime moi-non-plus" dure un peu trop longtemps à mon goût. Pour le coup, j'ai trouvé les thèmes choisis assez racoleurs tant l'exploitation en reste au final superficielle. C'est d'autant plus dommage que Victoria ARABADZIC fait preuve d'énergie dans ce roman.

Une histoire agréable mais sans plus.

 

 

[les +] Une belle dynamique, un décor glamour.

[les -] Des sujets qui restent superficiels, une romance un peu trop compliquée pour faire rêver.

 

 

Lu dans le cadre de :


Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Bookineurs en Couleurs #6.4 : GRIS

 

 

Du même auteur :
 Break the Rules  tome 2 : Out of Control

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Bienvenue & Bonne visite !

 

Lunazione : n.f. (italien)
Intervalle de temps entre deux retours consécutifs de la lune à la même phase.
Soit 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2.8 secondes.



Tous les textes et chroniques publiés sont écrits par moi-même sauf indications contraires.
Merci de me prévenir et de mettre un lien vers mon blog si jamais vous souhaitez utiliser l'un de mes textes, même court.



Merci d'être passé, de m'avoir lu et pour vos petits messages ♥
Bonne visite !

Luna.

 

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